L’émergence des nouvelles technologies ne s’est pas limitée pour les kinésithérapeutes ces dernières années à la sphère privée. En effet, certains confrères connectés ont choisi les réseaux sociaux pour communiquer et informer.
Afin de respecter le code de déontologie de notre profession et de ne pas participer directement ou indirectement à toute promotion publicitaire, ils doivent se soumettre à des règles d’anonymat.
Sur Instagram, suivi par presque 300 000 abonnés, MM prodigue des conseils sur un ton humoristique dans des domaines tels que la thérapie manuelle et le sport. Il se réjouit du passage au digital et pense que « cela va nous obliger à aller directement à l’essentiel pour n’aborder que ce qui est fondamental pour l’internaute. »
PP prodigue, également sur Instagram, de nombreux conseils et exercices en uro-gynécologie et déclare : « ma motivation pour les réseaux sociaux est d’informer les patients au maximum, en utilisant un vocabulaire simple pour rester accessible. Je m’aperçois que j’intéresse aussi des confrères qui ne connaissent pas toujours le périnée ». Elle nous a confié consacrer en moyenne 2 à 3 heures par jour à son activité numérique, et trouver « dans le lien qu’elle a créé avec sa communauté de grandes satisfactions ». Elle a décidé de se lancer dans l’aventure des réseaux sociaux, qui sont pour elle une « niche indispensable de nos jours”.
Monsieur C est quant à lui kinésithérapeute et ostéopathe, deux métiers qu’il souhaite mettre à la portée des internautes. Passionné de photo et de vidéo, il nous confie avoir commencé par publier des contenus artistiques. Il décide ensuite de « mêler le fond et la forme en cumulant deux lignes éditoriales : l’une basée sur le soin, les exercices thérapeutiques, et l’autre sur la lutte contre la sédentarité ». Mon credo c’est le bon mouvement, facile et pratique, et mon but est d’inciter les internautes à consulter leur kinésithérapeute. »
EK se définit comme une créatrice de contenus de santé. Elle décline des « petits conseils entre amies » sur la périnéologie, la sexologie et l’abdologie sans tabou.
Ces kinésithérapeutes que nous avons évoqués ne sont pas les seuls à avoir choisi les réseaux sociaux comme moyen de communication. La crise sanitaire de la Covid-19 a d’ailleurs accéléré ce phénomène déjà dans l’air du temps.
L’Ordre comprend l’évolution de ces nouveaux moyens de communication, mais se doit de l’accompagner en s’assurant du respect du code de déontologie en insistant sur l’interdiction de la publicité (article R.4321-67) et de la diffusion de pratiques non conventionnelles à visée thérapeutique (articles R 4321-65, R 4321-80, R4321-87) . Il rappelle de plus les dangers liés à l’addiction aux réseaux sociaux, tant pour les diffuseurs que pour les utilisateurs.
Anne DEBELS – Marion DELCOURT-JOLY