La crise sanitaire liée au coronavirus bouleverse l’ensemble de la population et bien sûr impacte l’ensemble de notre profession.
Dès le 16 Mars 2020, face à un manque de matériel (masque, surblouse…) et dans le but de protéger leurs patients et de se protéger, les kinésithérapeutes ont fermé leur cabinet pour ne prendre en charge à domicile que des actes prioritaires et non reportables. A cette date, a commencé pour nous, une période d’adaptation récurrente des modalités d’exercices. Les répercussions économiques et morales se sont fait sentir immédiatement, les M-K se sentant exclus des soins. Pourtant, les élus de l’ordre ont rappelé sans relâche leur place dans la gestion de la crise.
A partir du 25 avril, le manque de soins kinés montre ses méfaits. C’est pourquoi, le conseil de l’ordre des kinésithérapeutes encourage via un communiqué, la reprise progressive des soins aidé d’un guide de bonnes pratiques adapté à la situation. Les kinés ont dû réorganiser et repenser toute leur activité : distanciation, masques, désinfections. A travers cette reprise, les kinés ont dû faire face à une augmentation du coût en matériel mais aussi à une diminution de l’activité.
Les différents organismes au travers de leurs actions, ont soutenu notre profession. Les résultats obtenus, parfois trouvés insuffisants, ont néanmoins soutenu favorablement les kinés, comme la mise en place d’aides financières, la création du télé soin, la création de nouveaux actes post-covid.
Le métier de masseur-kinésithérapeute doit évoluer vers un élargissement de l’accès direct aux soins, vers des actions prépondérantes, par exemple, la prévention. Pour cela, il nous faut repenser l’organisation et la place du kiné dans notre système de santé afin que nous soyons mieux reconnus et valorisés.
Il nous faut par exemple nous emparer des modalités de télésoin, notamment en cette nouvelle période de confinement : Par décret du 18 avril 2020 (publication au JO), les actes de masso-kinésithérapie peuvent être réalisés à distance par télésoin.
Le masseur-kinésithérapeute juge le recours au télésoin. Cet acte est conditionné par prise en charge après une séance en présentielle avec le kiné, un patient par séance de télésoin, une visioconférence et pas seulement un appel téléphonique. Les mineurs doivent nécessairement être en présence d’un parent majeur ou d’un majeur autorisé.
S’il n’y a pas d’échange de documents médicaux, il n’y a pas d’obligation d’utiliser une plateforme sécurisée, logiciel type skype, whatsapp ou facetime suffisent. Dans le cas contraire le ministère de la solidarité et de la santé a repertorié la liste des logiciels autorisés dans la rubrique : covid 19 informations aux professionnels de santé. Mettre le lien
A l’exclusion des bilans, le télésoin est ouvert à un certain nombre de soins comme : la rééducation d’un membre et de sa racine (AMK 7.5), la rééducation de plusieurs membres ou du tronc + un membre, la rééducation du rachis, la rééducation de l’enfant ou de l’adolescent pour déviation latérale du rachis, rééducation des malades atteints de rhumatismes inflammatoires, la rééducation abdominale pré ou post opératoire, la rééducation abdominale post partum, la rééducation maxillo-faciale (hors de la paralysie faciale), la rééducation pour insuffisance veineuse des membres inférieurs, la rééducation pour artériopathie des membres inférieurs, la rééducation hémiplégie, la rééducation des affections neurologiques stables ou évolutives, la rééducations des maladies respiratoires obstructives, restrictives ou mixtes.
Côté pratique, ces actes de kinésithérapie sont facturables à l’assurance maladie. La facturation se fait avec les mêmes cotations qu’en présentiel, on applique la nomenclature générale. Prise en charge par l’assurance maladie à 100%. Le tiers payant est préconisé. Pour la facturation : sélection de l’exonération « soins particuliers exonérés ». Transmission de la FSE en mode dégradé et de l’ordonnance via SCOR.
Le télésoin nous permet de mettre en valeur ce que nous faisons au quotidien mais qui reste une part méconnue de notre travail : l’ecoute, la compréhension, le conseil et le réconfort qui participent au résultat de nos prises en charges. Néanmoins, Il ne remplacera jamais les actes de kiné en présentiel, il est un outil pour le kiné au service des patients.
Marion Joly-DELCOURT et Alexandre JOLY
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